alain rouschmeyer | artiste peintre contemporain

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Les vieilles pierres

Dans ce post je vais vous parlez d’une passion… le crobard… ce terme qui vulgarise le dessin rapide a toujours fait partie de mes affections particulières dans le domaine artistique. Il fait partie intégrante d’une forme de témoignage visuel retranscrit avec rapidité et qui fait appel à ce sens de l’observation aiguisée pour retraduire le réel sur un support papier ou digital. 

Le croquis,  crobar ou crobard pour mieux crobarder s’applique à une multitude de situations dans des compétences diverses. Je découvrais ainsi récemment, que dans la stratégie pour combattre l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris, certains pompiers étaient spécialisés dans cette fonction de dresser un voir des croquis rapides du lieu pour permettre de pouvoir définir la meilleur approche et mettre l’accent sur les zones sensibles ou dangereuses. 

Dans une époque ou la technologie et autres drones et robots font partie de notre existence il est assez troublant de vérifier la pertinence du croquis pour communiquer la morphologie d’un espace. Formé à l’architecture et de surcroit faisant partie intégrante d’une génération où le dessin à la main était le seul moyen d’expression,  le crobar malgré ma passion pour les technologies nouvelles est toujours resté un outil privilégié que je défends avec fermeté et qui sait m’apporter autant sur une feuille de papier que sur tablette une motivation sans faille. 

Dans mon quotidien le croquis conserve une dimension et une posture privilégiée dans toutes mes formes de communications. Ma satisfaction s’est toujours portée sur l’art contemporain, la création et l’expression d’une complémentarité entre l’ancien et le nouveau. La préparation de mes toiles se fait d’abord au travers du croquis,  et c’est donc avec une nécessité très singulière que certaines balades ou errances urbaines se voient agrémenter de croquis illustrant un site. 

L’affection de l’ancien ou des vieilles pierres n’est pas le moteur de ces dessins rapides mais le plaisir de savourer la morphologie de certains lieux et l’emboitement de ces derniers selon leurs complexités d’implantation. Trois outils particuliers,  que j’alterne anarchiquement,  font partie intégrante de ma trousse: le stylo bic,  le feutre et la plume. L’un comme l’autre impose le tempo et l’assurance d’une mise en page qui ne soit pas hasardeuse et permettre ainsi de pouvoir finaliser le croquis avec satisfaction. 

Pour ma part, les trois premiers traits m’indiquent sans complaisance si je dois faire appel à une nouvelle feuille comme si devais rechercher un accord parfait entre le support et la plume. Ces croquis sont à la fois une vision classique d’un patrimoine existant avec un traitement très linéaire qui s’attache à reproduire de manière contemporaine les ombrages  et les textures existantes. 

Il est parfois difficile de se comprendre soi-même et de trouver un sens à certaines postures. Cette nécessité récurrente de dessiner des vieilles pierres fait sans doute référence aux nombreuses vacances de mon enfance passées dans la maison de village de ma grand-mère,  et où j’imaginais sans cesse de la modifier et de l’améliorer,  tout en conservant l’esprit complexe de ce dédale d’espaces imbriqués. 

Parfois je me surprends tout en dessinant à imaginer ces mêmes décors calibrés d’un habillage singulier comme avec une parure contemporaine translucide identique à des inclusions en résine. Les trois outils évoqués précédemment permettent d’apporter cette dimension de transparence à l’ensemble tout en conservant un classicisme propre à l’illustration de ces vieilles bâtisses qui composent bon nombre de nos villages ou cités. Je vous invite à mieux découvrir certains dessins réalisés à la plume et notamment le dernier… bonne découverte !