Camille et le lac
“Elle, c’est Camille, lui, c’est le lac avec son décor minéral laissant apparaître les pierres du fond et les petites perches qui ont été dérangées par l’arrivée de la nageuse. Une scène que j’aime observer à chaque saison estivale avec ce rituel si particulier, dans un accès un peu périlleux qui se différencie d’une époque à l’autre par le niveau de l’eau….”
Le lac une source d’inspiration
Camille et le lac est presque devenu un thème récurent dans mon travail artistique, car il reprend tous le éléments qui composent mon travail de recherche qui s’articule autour de la posture humaine et de l’espace emprunté. De plus le lac offre cet diversité de textures et de couleurs qui lui sont propre et qui apportent une fascination supplémentaire à cet espace enchanteur. La première oeuvre travaillée sur ce thème en 2020 fut un triptyque intitulé “Invitation au bain” et composé d’une oeuvre principale de 103 x 74 et deux petites toile de 40 x 40. Ce travail en trois tableaux s’appuie sur une narration et un itinéraire émotionnel au travers d’éléments évocateurs. Réalisé à cette époque là avec la nécessité d’un besoin d’abstraction et de symbolisme.
L’oeuvre intitulée “Le temps des cerises” réalisé en 2021 se déroulait dans un espace limitrophe du lac à quelques enjambées du précédent tableau évoqué. Le lac avait alors été remplacé par les cerises, comme la gourmandise d’une sortie de bain, mais le regard de Camille se portait sur le lac dont elle venait d’en sortir. Le siège sur lequel elle avait pris place était un fauteuil moulé d’un grand créateur habillé d’une housse de toile blanche, parfaitement ajustée dans la partie supérieure et avec une amplitude exagérée pour la partie basse.
“Dos nu” et “Grain de beauté” sont deux oeuvres réalisées en 2024 avec cette nécessité qui m’a poussée à travailler avec le support de la toile en intégrant l’espace blanc propre à ces deux tableaux comme une nécessité de composition, sans doute une interrogation sur la réflexion de l’eau… le plein et le vide…
Une oeuvre plus récente, m’a amené à travailler sur le parcours et le cheminement presque routinier de cette approche du lac, la toile intitulée “La fille en bleu” a été peint en 2024 sur un format de 70 x 70 à partir d’un croquis réalisé sur place. Cet endroit un peu singulier et si typé est garni de deux arbres centenaires au feuillage très dense.
Les croquis préalables
Dans toutes les oeuvres présentées ici un travail de croquis a été réalisé au préalable. Mine de plomb, bic bleu ou noir, plume, etc… selon l’outil disponible dans ma trousse. Il est essentiel pour moi de pouvoir capter la posture et les points d’appuis du sujet que je souhaite retravailler ensuite sur un châssis.
Les croquis sont établis tres rapidement et parfois retravailler à mon atelier avant de les reproduire sur la toile à l’échelle souhaitée. Parfois je complète le croquis par une photo du lieu pour me permettre d’assurer le choix de la palette couleur. Le travail de reproduction du croquis sur la toile est fait au travers d’un quadrillage à l’ancienne en superposant un rodoîde quadrillé sur mon croquis de base.
Les croquis sont pour moi des éléments essentiels de ma peinture car il me permettent de prendre possession de l’ambiance durant les différentes phases d’observation.
Une posture estivale
La dimension cachée d’un rituel estival dont la seule variable est le niveau de l’eau. Ce dernier varie régulièrement selon la saison et les températures, laissant plus ou moins apparaitre les roches du fond. Cet année le niveau était plutôt bas, instaurant un accès plutôt un peu périlleux, mais la dimension singulière de ce décors enchanteur m’a inspiré l’oeuvre intitulé “ La fille au bord du lac”, une peinture acrylique sur toile de 120 x 120 sur châssis renforcé d’une épaisseur de 4 cm. J’ai pu capter la fuite de trois petites perches au moment où Camille à sonder la température de l’eau.
J’ai adoré travailler la forme des roches du fond de l’eau et la pente progressive de ce bord de lac ainsi que les reflets de cette fin de journée. Le choix de la composition de cette oeuvre s’est naturellement mise en place pour présenter la finalité du chemin d’accès, les pierres avec de la mousse du rivage et la position des roches. La posture recroquevillée de la nageuse prend place comme une évidence à l’intersection de ces éléments.
Bonne découverte et je reste disponible pour échanger.
A bientôt