Les NFTs…
Ce post est simplement le regard que je porte en artiste dit classique sur un univers virtuel qui s’avère frapper à nos portes de manière harcelante et sur lequel on a forcement envie de porter un regard si ce n’est que par curiosité. L’art et le NFT ou le NFT dans l’art. Il y a quelque temps déjà, au travers d’une formation sur la protection des oeuvres d’art et de leur horodatage, j’ai été amené à entendre ce terme pour la première fois… juste quelques mois après j’ai pu à nouveau entendre ce mot prononcé dans le cadre informatif d’univers virtuels naissants, puis ce fût un enchainements de demande pour acquérir mes oeuvres au profit d’un commerce virtuel sur des plateformes dédiées avec cette étiquette récurrente du NFT.
Le NFT, c’est quoi ?
Un NFT, ou "Non-Fungible Token" (jeton non fongible en français), est un type d'actif numérique unique qui est stocké et authentifié sur une blockchain. Contrairement aux monnaies traditionnelles ou aux cryptomonnaies comme le Bitcoin, qui sont fongibles (c'est-à-dire interchangeables entre elles), chaque NFT possède des propriétés distinctes qui le rendent unique et non interchangeable. C’est une définition qui n’est pas d’une clarté absolue et qui amène à se poser de nombreuses questions, quand on pratique l’art d’une manière classique voir presque académique. Mon expérience personnelle et professionnelle m’ont souvent amené à travailler sur des supports numériques et là j’ai commencé à entrevoir la raison d’être et l’intérêt caché de stocker et authentifier un travail.
Les NFTs se sont répandus sur des secteurs très variés. Initialement connus avec les pictos à face de singes, les NFTs connaissent de nombreuses transformations et touchent des secteurs et des esthétiques très variables, ce qui multiplie encore les choix à faire quand on décide d’explorer cet univers. Les plateformes qui hébergent les NFTs sont nombreuses et disposent chacune de points positifs et négatifs et sont à étudier en détail pour savoir laquelle vous convient. (voir paragraphe plus loin)
C’est un univers économique basé sur la crypto-monnaie avec tous les aléas qui s’y rapporte autrement dit des valeurs fluctuantes dont j’ignore les paramètres d’incidence (politique, événementiel, tendance,…). On peut assister actuellement depuis juillet 2024 à une percée de la monnaie type du NFT à savoir l’Ethereum, une évolution qui a tendance à fonctionner de concert avec la valeur du Bitcoin. Ainsi certains initiés vous diront que les élections Américaines profitent à la crypto-monnaie.
Le principe pour créer un NFT
Le fonctionnement est assez simple mais nécessite une certaine vigilance et une petite initiation de base apporte rapidement les possibilité de devenir créateur d’un NFT. La première chose à faire est de faire un choix de portefeuille de monnaie appelé Wallet. C’est bien évidemment un portefeuille virtuel qui va stocker un certains nombres de crypto-monnaie que vous aurez sélectionnés en fonction de vos intentions et des blockchain qui vous intéressent. L’Ethereum est la monnaie la plus courante pour les transactions de NFT. Ensuite il convient de choisir une plateforme virtuelle pour créer ou Minter votre premier NFT (attention: selon la plateforme, selon le moment ou vous le faite, les frais ou fees sont variables). Il est bon de savoir que certaines plateforme proposent des contrats allégés qui introduise le Mint avec un décalage. Choisissez une plateforme qui soit celle qui vous convient ou qui soit la plus proche de votre posture artistique. Soyez attentif à la présence d’un “contrat intelligent” qui peut vous permettre de bénéficier d’un droit d’auteur et de suite dans une vente de second marché. Le NFT doit être un fichier image de haute définition (taille maxi souvent admise 80 Mo). Une fois votre NFT créé, il est bien évidemment nécessaire de le promouvoir au même titre qu’une oeuvre physique (réseaux sociaux, mailing, etc…)
Quoi penser du NFT ?
Entre séduction et univers déplaisant, les NFTs sont avant tout une posture qu’il est nécessaire de comprendre pour pouvoir se familiariser avec. Comme chaque nouvelle mouvance, il est nécessaire de faire un tour d’horizon des points positifs et des points négatifs.
Souvent et pour la plupart, les artistes n’ont pas une identité cachée contrairement aux acquéreurs de NFT. Et c’est sans doute là que le malaise est le plus flagrant et où le fossé de communication entre les deux univers prend une place considérable. Un artiste signe souvent de son nom et au pire d’un pseudo d’artiste qu’il va utiliser de manière récurrente. Cette posture n’est absolument pas la même, coté acquéreur de NFT, qui collectionne autant les NFT que les identités virtuelles. Je passe sur les différents modes de transaction (plateformes, monnaies d’échange, etc…) il existe suffisamment de site pour découvrir cette face du sujet. Il faut juste savoir et de manière importante qu’un NFT il faut le créer dans un seul type de crypto-monnaie, mais là encore, différentes solutions ou postures existent, on peut en parler longuement.
Les raisons fondamentales de l’existence du NFT sont multiples et chacun peut y trouver des avantages et des inconvénients dont la quantités est variable. Pour ma part, il me semble important de prendre en considération que les espaces de vie que nous occupons aujourd’hui sont plus restreints et que la quantité d’art produite entre en conflit avec les surfaces de murs à couvrir. De ce fait le NFT vient au secours d’un passionné d’art qui souhaitera visualiser ses acquisitions au travers d’un support numérique permettant la projection ou la restitution numérique au travers d’un support électronique.
Ma remarque entre aussi en raisonnace avec le post déjà écrit sur ce blog et qui s’intitule : “Quand l’art devient un meilleur moyen d’investir que l’immobilier”
Le NFT peut aussi devenir un produit immatériel qui peut permettre un renouvellement dans la stratégie de communication selon l’espace concerné.
Cependant la problématique majeure réside dans la communication et les échanges initiaux avant la transaction car soit l’oeuvre est déjà en place sous forme d’un NFT sur une plateforme soit elle est créée à la demande. Mais dans les deux cas, des paramètres de transaction sont à définir.
La réalisation d’un NFT passe par la phase de mintage ou de frappe pour l’inscrire sur la Blockchain et cette phase a un coût variable selon différents paramètres qui sont le moment de la journée, les frais variables selon la plateforme, etc…(voir plus haut le chapitre créer un NFT)
Débutant ou confirmé, il est nécessaire de rester extrêmement vigilant sur le mode opératoire des demandeurs car les escroqueries sont nombreuses et qu’il est parfois difficile de discerner l’anomalie. Le NFT est un produit intégralement numérique avec tout ce que cela veut dire à commencer par l’identité de l’acquéreur et sa manière d’être présent sur les différents réseaux sociaux, de justifier certains éléments sur une base visuelle tronquées ou qui ne lui appartient pas, bref la vigilance est de rigueur.
Une perspective ou une impasse ?
Je pense que la réponse appartient à l’univers du NFT lui-même. Le fondement de cette pratique est parfaitement honorable tant dans la raison d’être que dans l’intérêt apporté mais là ou j’émets un énorme doute c’est sur la manière et la mise en oeuvre des NFT ainsi que le peu de crédit identitaire existant dans le panel des collectionneurs. Il n’existe à ma connaissance aucun process pertinent pour se sentir serein sur une transaction hormis celui de connaitre par expérience son interlocuteur. Un nouvel acquéreur appartient à cet univers virtuel qui va selon lui passer en mode acquisition à partir d’une oeuvre transformée en NFT, mais avant de l’avoir transformée vous aurez dû passer par la case mint (ou frappe). Alors sur certains site, la frappe paresseuse existe mais n’est pas très répandue (appelé aussi Lazy Mint). La plateforme ARTMO travaille dans ce sens et permet de créer un NFT en lien avec une oeuvre physique.
Personnellement, j’ai une grande quantité de demande à gérer et face au travail chronophage qu’engage la vigilance de ce sujet, j’ai adopté une posture que je vous présenterais plus bas et qui sélectionne de manière significative les diverses demandes.
Petit à petit l’univers du NFT gagne en crédibilité, le sujet interpelle de nombreuses institution et notamment La Maison des Artistes au travers de questions réponses sur ce sujet. Il ne vous reste plus qu’à vous faire votre propre opinion et de lire un maximum d’éléments sur ce sujet, voir de se faire accompagner.
L’univers du NFT et son image de marque…
L’image du NFT gagne progressivement en crédibilité. Une crédibilité qu’elle a du assainir et qui est à présent introduite dans le langage d’institution comme La Maison Des Artistes ou encore l’ADAGP. Mais de nombreuses zones d’ombre sont encore persistante et curieusement personne ne prend la parole et dès que l’on pose des questions un peu pointues: une ombre plane. Très liée aux crypto-monnaies le NFT vacille au gré des valeurs. Les arnaques sont nombreuses et très variées : lorsqu’on les connais on prend rapidement le réflexe nécessaire pour les détecter ou les interrompre. N’oubliez pas que le NFT ne peut exister que s’il y a des créateurs de NFT d’où la profusion de sollicitations pour acquérir une oeuvre virtuelle.
De plus ce marché est actuellement en cours d’évolution et en recherche de travaux artistiques plus classique, ce qui laisse la possibilité d’entrevoir un marché sur lequel l’artiste classique doit imposer ses droits et ses conditions de vente.
La virtualité à tous les étages…
C’est virtuel… donc entouré d’une part importante de questionnements, de doutes, de confiance limitée… Aujourd’hui il existe des banques virtuelles et bon nombre d’entre nous en utilise, parce qu’elles sont presque plus efficaces que les banques traditionnelles et correspondent mieux à nos attentes et besoins. Mais dans le domaine de l’art, les ingrédients sont différents et sont souvent le fruit de sollicitations déguisées avec un argumentaire flatteur et une compétence de collectionneur hors pair.
Les NFT, les adopter ou les rejeter
Il existe à mon sens et au fil de mes recherches plusieurs manières d’entrevoir le NFT selon à quelle catégorie d’artiste on appartient. Il apparait évident que pour un artiste numérique, le NFT est une évidence quand on travaille sur une tablette ou sur des applications numériques. Le NFT devient alors une manière de sécuriser son travail et de l’authentifier. Pour un artiste classique qui pratique plutôt l’art physique au travers d’un support papier ou toile, la posture peut être entrevue différemment: divers choix sont envisageables. Certains artistes identifient le NFT comme une manière d’authentifier l’oeuvre physique en lui conférant une valeur de certificat d’authenticité et d’autres établissent une distinction entre l’oeuvre physique et le NFT de cette oeuvre. Un NFT peut représenter une œuvre physique, mais ce qui est échangé lors de la vente de NFT est une représentation digitale de cette œuvre (Haute Définition). L’œuvre physique peut toujours être vendue séparément du NFT. (voir FAQ Maison des Artistes). Pour ma part, je me rangerais plutôt dans la seconde catégorie à savoir que l’oeuvre physique aura un chemin et un parcours différent de l’oeuvre numérique (NFT) gravé sur une blockchain. Sur ce point il est important de spécifier cette posture dans une transaction NFT afin d’éviter à créer un lien entre les deux et de se voir réclamer l’original.
Quelques plateformes NFT existantes
Pour ma part, et suite à de nombreuses explorations et recherches avec analyse pour détecter la crédibilité de la plateforme, j’en ai retenu trois : ARTMO, Foundation et Opensea.
Ma préférence s’oriente sur Foundation qui dispose d’une élégance visuelle, d’une prestation de qualité et un sérieux dans la pratique. Opensea est une tres bonne plateforme mais bien plus importante et donc plus sollicitée et une présence d’oeuvres plus importante. Artmo, est une plateforme plus simple qui évite d’avoir un Wallet ou portefeuille électronique mais qui va créer des transactions NFT au travers de son compte de plateforme et restituer la vente dans la monnaie de votre banque. On parle alors de frappe paresseuse (vue plus haut).
En synthèse…
Un mot d’ordre que je donnerais à tout artiste souhaitant explorer le NFT : “restez vigilant !!!”. Vous l’aurez bien compris au travers de ces quelques lignes. Le monde virtuel présente une certaine séduction parfaitement maitrisée par des acteurs aux adresses e-mail invérifiables et aux compétences de collectionneur ou d’hommes/femmes d’affaires qui sous le couvert d’un souhait de pseudo discrétion vont jouer sur la carte de la visibilité et de la notoriété pour nous artiste. L’éternel argumentaire qui épuise et que nous entendons tous à longueur de journées.
J’espère avoir pu éclairer ce sujet un peu particulier que certaines associations ont a présent intégrer dans le schéma des opportunités de ressources. Je reste disponible pour échanger sur ce sujet et vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous.